[Culture] « Chroniques de la Flambère » : un site pour (re)découvrir les parcours de vie des habitants

Chroniques de la Flambère, c’est d’abord un projet pour recueillir la parole des (anciens) habitants de la Flambère, pour collecter et diffuser leurs histoires, leurs parcours. En complicité avec Gaëlle Giordan, photographe, pour mener entretiens et réaliser des photographies avec les habitants, questionnant leurs parcours, rêves, désillusions, colères et craintes. Leurs mots, leurs histoires, leurs parcours, leurs aspirations, leurs rêves sont (si) beaux. Faire entendre ces voix est précieux, essentiel, pour donner à voir et à entendre une autre histoire du terrain, avec générosité, solidarité, résilience. Une histoire collective, faite d’une multitude d’histoires individuelles. Les habitants se saisissent de cette parole pour raconter ce qu’a été le terrain de la Flambère. De l’importance de garder trace, pour ne pas oublier.

Pendant la procédure de fermeture du terrain, l’association a accompagné les habitants, les a soutenus et suivis, pour revendiquer leurs droits, espérant que des solutions dignes, adaptées et pérennes leur soient proposées. Autant de nouvelles situations vécues différemment. Les sourires des uns contrastant avec les déceptions, voire les colères des autres. Tout n’est que provisoire, même pour les « mieux lotis », mais toutes et tous espèrent décrocher les clés d’un appartement, qui les sortira de ce quotidien qu’ils jugent « inconfortable » et « insatisfaisant », « regrettant pour certains la vie à la Flambère ».  En attendant, la vie continue et tente de s’organiser, avec son lot de difficultés et d’incertitudes. S’accrocher, attendre et espérer. Les familles s’y résolvent, avec plus ou moins de patience et de colère.

Les évènements de ces derniers mois ont été un tournant dans la vie des habitants. Il nous a paru nécessaire de le documenter et de le photographier, pour garder trace, témoignant ainsi à la fois de la violence subie par les différentes annonces contradictoires, la destruction des lieux d’habitation, la séparation de leurs proches, mais aussi par le bel élan collectif que la mobilisation a suscité.