Temps fort culturel de l’association, la septième édition du festival Balkanica – un voyage balkanique a levé le voile, et semble avoir tenu toutes ses promesses. La fête fut belle, très belle, laissant derrière elle de magnifiques souvenirs, des images plein les têtes et des rencontres nombreuses et porteuses. Retour en images sur un week-end de fête, de rencontres, de partage et de découvertes, pour continuer de (re)donner la parole aux premiers concernés. Un partenariat avec la MJC Toulouse Empalot dont nous sommes heureux et fiers.
Jeudi 24 novembre
Une ouverture prématurée, mais emballante
Le festival, annoncé les 25 & 26 novembre, a en réalité commencé dès le jeudi 24 novembre, avec une représentation exceptionnelle et ajoutée du spectacle de contes L’enfant du 13e étage, de la compagnie Îlot Z‘. Une séance était déjà programmée le vendredi 25, mais face à la forte demande des écoles, une seconde séance s’imposait. Ce que nous avons pu faire, en accueillant dès le jeudi, les élèves de l’école Léo Lagrange d’Empalot.
Après le spectacle, un temps d’échanges et de débats a été proposé entre l’artiste, l’équipe de l’association et les élèves. Un riche débat pour parler spectacle, décor, création, droits des enfants, école, racisme, antitsiganisme.
En coulisses, le festival se prépare : installation du hall, de la décoration, et nouveauté cette année, du mur des préjugés, pour inciter les visiteurs à venir jouer et déjouer leurs préjugés.
Vendredi 25 novembre
Une très belle ouverture autour des Droits de l’Enfant
(en partenariat avec le festival Migrant’scène, de la Cimade).
Nouvelle représentation avec la compagnie Îlot Z’, cette-fois ci devant les écoles Daste, avec un nouvel échange avec les élèves, lui aussi très riche, avec de nombreuses questions. Les paroles des enfants sont précieuses, souvent justes et innocentes. Par exemple, que répondre à la question « à quoi sert le racisme? ».
Puis, à 20h, la grande soirée avec le public commence, avec trois temps :
– D’abord, avec le spectacle de danses Danses Sons Ensemble des Belles de la Fontaine et de la compagnie Sandrine Plaa. Une très belle prestation pour un voyage en danses.
– Ensuite, avec une rapide présentation de l’édition et de l’exposition Abécédaire des Droits de l’Enfant de la Flambère, par les jeunes, Andrei, Frendus, Florin, Alina, Dinarca, Jonatan & Antonio. Les jeunes lisent quelques extraits de l’abécédaire, pour donner envie au public de le parcourir, lire, etc.
– Enfin, dans la continuité des échanges autour de l’exposition, une conférence populaire dédiée aux Droits de l’Enfant est proposée, animée par Arc en ciel Théâtre. Le public se positionne en petits groupes, autour de tables, en mode « bistrot ». Une question est posée, « Les enfants peuvent-ils acteurs du changement? ». Vaste sujet. Chaque groupe reformule la question, en fonction de comment il l’entend. Puis, tire au sort une autre question reformulée, et tente d’y apporter des réponses. A la fin, tout le monde partage, débat, réagit. Sans forcément de réponses précises et définitives, mais avec des réflexions engagées.
Samedi 26 novembre
Une journée chargée et intense, avec une soirée balkanesque
14h30, les portes s’ouvrent doublement.
– D’abord, celles de la Brique Rouge, avec le début des animations culturelles et sportives imaginées, préparées et animées par les jeunes du quartier et du terrain en amont : foot, basket, dessin, jeux, danse Ghawazee avec Maya. Jusqu’à 18h, les visiteurs viennent en nombre, profitant de toutes les activités, tel un grand village ouvert. Un peu de dessin, un peu de danse, un peu de sport. Chacun y trouve son plaisir. Une après-midi qui est le fruit de trois ateliers de préparation et de rencontres entre les jeunes, accompagnés par les équipes de l’association et de la MJC Toulouse Empalot.
– Parallèlement, l’atelier cuisine démarre au centre social d’Empalot, avec Julieta Nicolae. Un petit groupe de volontaires s’active pour préparer les poivrons farcis et la salade végétarienne pour régaler les artistes, le public et les équipes le samedi soir. Près de 150 repas doivent être préparés. Sacrée mission, entre réalisation et transmission. Mais mission réussie (malgré un petit débordement sur le timing) : le soir, tout le monde s’est régalé ! La Brique Rouge a pris quelques saveurs.
16h : petite pause activités, tous les participants se rendent à la médiathèque Empalot, pour une séquence inédite dans le festival : des lectures en itinérance autour du racisme et des discriminations. Une invitation a été faite à Léa Garcia de la compagnie Îlot Z’, qui a elle-même convié Andrei, Frendus, Florin, Alina, Dinarca & Antonio pour l’accompagner. L’idée étant de lire quelques extraits de collectage qu’elle a réalisé, pour les faire dialoguer avec l’exposition Abécédaire des Droits de l’Enfant de la Flambère. Un très chouette moment, qui a permis d’investir l’espace public, avec une déambulation entre la médiathèque et la Brique Rouge. A l’arrivée, moment d’improvisation autour du mur des préjugés, pour des questions-réponses collectives. Le festival sert aussi à cela, faire tomber quelques préjugés pour lutter contre l’antitsiganisme.
17h30 : moment classique et toujours prisé du festival, l’initiation aux danses tsiganes. Cette année, elle a été confiée à la compagnie Romano Dji. Et il y avait du monde : des inscrits et des habitantes de terrains, venues en nombre, offrant un incroyable moment de rencontres et de partages, autour des danses tsiganes. Les artistes ont transmis et ont appris, dans l’échange et la bienveillance. C’était beau à voir, vraiment.
19h, la grande soirée commence. Avec d’abord une scène ouverte, elle aussi inédite.
Elle commence par le spectacle théâtre poésies Le tournesol est la fleur du Rom, des jeunes, Andrei, Frendus, Florin, Alina, Dinarca & Antonio. Très beau moment, entre poésies, mime et danses.
La salle commence à s’enflammer, avec Julieta & Maya, deux danseuses qui offrent un voyage dansé entre danses des Balkans et danses orientales. La Brique commence à s’enflammer.
Puis, Daniel monte sur scène, pour une pause accordéon, avec des mélodies douces et belles. Le moment se fige, captivant.
Après une pause repas (celle où tout le monde a savouré les poivrons, salade et gâteau), les spectacles continuent, pour une grande soirée tsigane avec d’abord la compagnie Romano Dji et son spectacle de danses tsiganes Tchilaven, puis avec un concert de musiques avec Vrack. Les artistes enflamment la Brique Rouge, le public est chaud, emballé par l’énergie des danseurs et musiciens. Tout le monde danse, en sort émerveillé, voire époustouflé. Toutes ces couleurs, toute cette magie. La fête. Elle était promise, elle a eu lieu.
C’est sur cette magie des Balkans que s’est achetée cette septième édition du festival. Une magnifique édition qui a attiré près de 850 personnes, avec un public diversifié : des jeunes, des moins jeunes, des habitants de la Flambère, mais aussi d’autres bidonvilles, des habitants d’Empalot, du grand public venu de Toulouse mais aussi de l’au-delà. Il y avait des familles, de l’intergénérationnel. Les rencontres se sont faites ainsi, offrant d’incroyables et authentiques moments de partage et de convivialité tout au long du festival. Cette année encore, le festival a permis à la fois de valoriser le travail et l’engagement des jeunes et habitants du terrain, tout en conviant des artistes confirmés dont c’est le métier. Le festival Balkanica, c’est avant tout cela, permettre ces rencontres artistiques et humaines, tout en continuant de renforcer les partenariats existants et d’en recréer des nouveaux à l’instar des écoles du quartier. Une belle fête tsigane comme on les aime avec de la joie et la bonne humeur. Cette édition 2022 n’a pas échappé à la règle.
Nous tenons à remercier chaleureusement :
– l’équipe de Rencont’roms nous ;
– la MJC Toulouse Empalot ;
– le centre culturel de quartier la Brique Rouge (régisseurs & médiateurs) ;
– Gaëlle Giordan, photographe ; Félix Charrier, graphiste ;
– les artistes et intervenants : Léa Garcia (compagnie Îlot Z’) ; compagnie Romano Dji ; Vrack ; Julieta ; Maya ; les Belles de la Fontaine & la compagnie Sandrine Plaa ; les jeunes, Andrei, Frendus, Florin, Alina, Dinarca & Antonio ; Daniel
– Julieta et le groupe cuisine pour le repas ;
– les jeunes d’Empalot et de la Flambère pour leur carte blanche sportive et culturelle ;
– le public justement, qui a une nouvelle fois répondu présent ;
– nos partenaires : la Ville de Toulouse, le Conseil départemental de la Haute-Garonne, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, la Préfecture Occitanie, la Cimade Toulouse, l’association Karavan, le réseau Bibliothèque de Toulouse, le centre social Empalot, les écoles Léo Lagrange & Daste ;
– et toutes celles et ceux qui ont participé de près ou de loin à l’organisation de cette nouvelle édition.
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