L’école fait depuis 2017 partie intégrante du projet de l’association. Un engagement qui a pris en 2020 une toute autre tournure, puisque l’association s’est vue confier une mission de médiation scolaire, sur le terrain de la Flambère, pour faciliter et renforcer les liens entre établissements scolaires – élèves – familles. Une mission que l’association a confiée au jeune Andrei Nicolae, qui devient donc médiateur scolaire.
L’inscription scolaire n’est pas une fin une soi.
Elle est certes une étape cruciale, mais nous voyons la médiation scolaire bien au-delà, pour s’assurer que les élèves restent et réussissent à l’école, c’est-à-dire qu’ils la fréquentent constamment et qu’ils s’y sentent bien.
Il s’agit là de mettre en place des actions qui préviennent de la déscolarisation, de la rupture scolaire.
Là est l’essentiel. Se trouvent ici les défis d’aujourd’hui, l’utopie de demain.
C’est une promesse de la République française.
Nous tenons à ce qu’elle soit tenue aussi pour les jeunes Roms du terrain, et de manière générale pour tous les jeunes élèves de France, d’où qu’ils viennent, quelle que soit leur situation sociale.
Nous ne voyons pas la médiation uniquement sous le prisme de l’administratif. Il ne s’agit pas d’être seulement là pour aider à faire les démarches. Mais pour créer une prise de conscience, de part et d’autre, pour avoir de nouveau le droit de rêver.
La médiation ne doit pas être un intermédiaire, à la place de. Elle doit pousser à l’autonomisation. Nous souhaitons avant tout mieux IMPLIQUER, mieux FAIRE AVEC, mettre davantage de COMMUNICATION, mais aussi de BIENVEILLANCE.
Sur le terrain de la Flambère, du fait de sa stabilité et du fait que les habitants y vivent depuis plusieurs années, les familles sont sensibilisées au système scolaire. Toutes veulent que leurs enfants aillent, restent et réussissent à l’école. D’autant que ces mêmes familles ont déjà eu des enfants plus grands scolarisés, aux parcours scolaires plus « chaotiques », en dents de scie. Ce sont ces « grands enfants » qui gravitent aujourd’hui autour de l’association, dont la plupart deviennent volontaires en service civique.
C’est sur eux que nous nous appuyons dans nos actions de médiation. Ils sont un relais indispensable, ils en sont les principaux acteurs. La connaissance de leurs pairs, la maitrise de la langue, mais aussi leurs vécus en tant qu’anciens élèves, sont de précieux atouts. Depuis que l’association a investi le champ de l’école, ces jeunes font les liens permanents, ils expliquent, ils traduisent, ils sensibilisent.
Pour être général, l’association entend ainsi poursuivre ces deux objectifs généraux :
- scolariser tous les enfants du terrain et ainsi faire de l’accès à l’éducation un droit garanti pour tous ;
- assurer et coordonner le suivi scolaire de tous ces élèves, en prévenant les risques de décrochage et de rupture scolaire, en proposant un panel d’actions, associant tous les acteurs concernés.
Notre projet de médiation scolaire s’articule autour du triptyque de la campagne nationale #EcolePourTous : aller à l’école ; rester à l’école ; réussir à l’école.
Aller à l’école | Rester à l’école | Réussir à l’école |
Réalisation d’un état des lieux et recensement complet du terrain pour identifier et évaluer les besoins. Mise à jour régulière. Inscriptions scolaires de tous les enfants du terrain. Visites des différents établissements scolaires en amont des rentrées + accompagnement des familles lors des rentrées scolaires. Participation et soutien aux démarches administratives liées à l’école : restauration scolaire, assurance scolaire, vaccinations, CLAE, etc. | Suivi individualisé pour chaque élèves. Liens réguliers entre associations, équipes éducatives et familles. Participation systématiques aux réunions d’équipes éducatives. Travail sur la parentalité et ré-impliquer les parents dans le parcours scolaire de leurs enfants. Travail à mener avec les CLAE pour la vie à l’école. Module de sensibilisation au racisme dans les établissements scolaires. Mise en place d’un temps festif « Cultures tsiganes » dans les établissements scolaires, impliquant élèves et parents. | Suivi individualisé des élèves, réunions équipes éducatives avec partenaires. Travail commun sur l’insertion professionnelle des élèves. Recherches communes de stages, immersions professionnelles. Mise en place d’ateliers soutien scolaire et d’aide aux devoirs, dans l’algéco situé sur le terrain. |
Il est cependant ici difficile de monter un programme qui tienne compte de toutes les situations individuelles, de tous les contextes familiaux.
A l’instar de ce que nous faisons depuis la création de l’association, nous chercherons donc à apporter des solutions individuelles et personnalisées à chaque problème soulevé. C’est cette politique du « au cas par cas », que nous voulons déployer, pour être au plus près des besoins, des réalités.
L’association entend ainsi poursuivre sa logique multi-partenariale, en mobilisant à tous les niveaux l’ensemble des acteurs professionnels aux côtés des jeunes et des familles : acteurs de l’Education nationale ; acteurs institutionnels ; acteurs associatifs.
Cette recherche de dynamiques et synergies collectives fait partie de l’ADN de l’association. Nos actions réalisées jusqu’ici en témoignent. Nous souhaitons donc nous inscrire dans la continuité, en mettant notre ambition au service de chaque élève.
Parmi ces partenariats, il y en a un qui sera donc déterminant et omniprésent : l’association SOLIHA. En charge de l’accompagnement socio-professionnel des familles, nous serons en lien constant et régulier, rappelant ainsi que la scolarisation fait partie intégrante du projet d’inclusion des familles, et qu’elle est l’une des clés dans les politiques publiques de résorption des bidonvilles. L’association Rencont’roms nous sera aussi en lien avec les services de la Ville de Toulouse, notamment la Direction des Solidarités et de la Cohésion Sociale – Domaine Lutte contre les Exclusions, participant à la nécessaire coordination des acteurs et des différentes politiques.
L’association Rencont’roms nous travaillera également en étroite collaboration avec l’association Espoir 31, et plus particulièrement Espoir Tsigane Solidarité, pour des échanges de pratiques sur la médiation scolaire, des projets communs et une coordination collective à l’échelle de la ville de Toulouse.
Ainsi, collectivement, humainement et modestement, nous souhaitons ré-enchanter l’école, pour donner de nouveau à tous ces jeunes du terrain le droit de rêver. Mission acceptée.
Un projet notamment soutenu par
1- l’Etat : via DIHAL (délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement) – Ministère du Logement / DDCS (Direction départementale de la cohésion sociale) ;
2- la Ville de Toulouse.